Projet de recherche
Considérée comme l'une des romancières les plus importantes de la littérature québécoise et canadienne contemporaine, Gabrielle Roy (1909-1983) a laissé une oeuvre aussi abondante que diversifiée, qui ne cesse d'intéresser encore aujourd'hui un public grandissant de lecteurs, d'étudiants, de critiques et de chercheurs.
On peut distinguer trois grands «massifs» dans l'oeuvre de Gabrielle Roy (voir Ricard, 1989). Le premier comprend l'oeuvre canonique, c'est-à-dire la quinzaine de livres que la romancière a publiés de son vivant (voir Ricard, 1996a, p. 593-595); cette partie de l'oeuvre est bien connue et abondamment étudiée (voir Chadbourne, 1984; Gagné, 1973; Saint-Martin, 1997, 1998; Socken, 1979). En second lieu viennent les écrits qu'on peut appeler «quasi-inédits», c'est-à-dire tous les textes épars que Gabrielle Roy a publiés dans des périodiques et dont la plupart n'ont jamais été réédités, si bien qu'ils sont devenus presque inacessibles aujourd'hui; c'est le cas, en particulier, de tous ses écrits d'avant Bonheur d'occasion. Enfin, il y a le massif des inédits, que l'on peut diviser lui-même en deux sous-ensembles. D'abord, il y a les écrits proprement littéraires, dont les manuscrits sont conservés à la Bibliothèque nationale du Canada, et qui sont au nombre d'une cinquantaine (récits brefs, romans, théâtre, écrits autobiographiques, récits de voyage, discours); leur date de composition s'échelonne de 1933 à la fin des années 1970, et leur degré d'achèvement varie beaucoup (voir Beaumont, 1991; I. Larouche, 1989; Ricard, 1992a, 1992b). Le deuxième sous-ensemble est celui de la correspondance, dont l'ampleur et la richesse deviennent de plus en plus évidentes à mesure que différentes parties en sont mises au jour dans les dépôts d'archives publiques et les collections particulières (voir Hamel, 1998, Ricard, 1996a, p. 605-610); à ce jour, nous avons pu recenser plus de 2000 lettres de Gabrielle Roy, écrites en français et en anglais à divers destinataires (amis, famille, collègues, éditeurs, etc.).
Soutenu par une subvention du Conseil de recherche en Sciences humaines du Canada, le Groupe de recherche sur Gabrielle Roy (G2R2) s'intéresse à l'édition et l'analyse de ce vaste corpus inédit. Ses travaux visent d'abord à une plus large diffusion et à une meilleure connaissance de l'oeuvre, de la pensée et de l'écriture de Gabrielle Roy, et donc de la littérature canadienne et québécoise. Mais ils veulent aussi contribuer au progrès de plusieurs secteurs des études littéraires, tels que la textologie, la génétique, l'épistolographie ou la traductologie.